Transition énergétique  : Accompagner les collectivités par le biais du « Conseil en Energie Partagé »

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Transition énergétique : Accompagner les collectivités par le biais du « Conseil en Energie Partagé »

Un partenariat financier avec l’ADEME permet, depuis le mois d’octobre, à l’Association des Maires et des Présidents d’EPCI de la Haute-Corse de proposer aux collectivités locales un « Conseil en Energie Partagé ». D’une durée de trois années, le dispositif offre des mesures clés en main en termes de transition énergétique et de réhabilitation de l’habitat auprès des communes de moins de 10 000 habitants.

Dans les locaux de l’Association des Maires de la Haute-Corse, sis à Bastia, la jeune Sarah Frémont a déjà trouvé ses marques. Depuis le mois d’octobre 2023, elle est la première conseillère en énergie partagée (CEP) du dispositif éponyme financé par l’ADEME et mis en œuvre sur le département de la Haute-Corse. Après des études à Paoli Tech au sein de l’Université de Corse, la jeune femme avait effectué stage au sein de l’ADEME avant de se voir confier la mission par Ange-Pierre Vivoni, le Président et le bureau de l’Association des Maires de la Haute, de réaliser des diagnostics, de recueillir les informations énergétiques et d’aider les communes les moins importantes à élaborer un véritable schéma d’aménagement en termes d’énergie. Pour Ange-Pierre Vivoni : « L’enjeu a été de proposer une prestation, une compétence qui manque généralement aux communes de faible densité et qui disposent de toute évidence de faibles moyens humains, techniques et financiers. Or, nous devons leur permettre de franchir le cap de la transition énergétique, c’est-à-dire de mettre en place des installations plus performantes, moins coûteuses sur les plans financier et de la consommation électrique. »

Sur trois années, cette opération aura pour effet de partager les expériences et les compétences de la CEP au sein de l’ensemble du département. Sarah Frémont a commencé à réaliser quelques diagnostics pour des communes comme Poggio Marinaccio, Isolaccio di Fium’Orbu et Linguizzetta. Son action peut s’étendre sur différentes problématiques : « Nous allons intervenir dans les domaines suivants : éclairage public, bâtiments publics et flotte de véhicules. L’idée est de mettre en œuvre les nouveaux principes en termes de réglementation visant à plus de sobriété, à plus d’efficacité énergétique et à la mise en place de davantage d’énergies renouvelables. La réduction de la consommation et le remplacement d’équipements plutôt anciens par des matériels récents sont de nature à obtenir des gains financiers et énergétiques très importants sur l’éclairage public ou sur le logement par exemple. » a souligné Sarah Frémont.

A Poggio-Marinaccio, au sein de la municipalité dirigée par Pierre Orsini, Sarah Frémont a, en premier lieu, dressé un état des lieux du patrimoine communal : « Cela concerne les bâtiments, l’état de l’isolation, les menuiseries, etc. C’est une photographie en l’état qui ne remplace pas un audit effectué par un bureau d’études techniques, il faut le signaler. La seconde partie du travail est relative à mes observations et à mes préconisations sur la meilleure façon de réaliser des économies. Cela peut aller du simple éco-geste, de type, éteindre les appareils ou la lumière quand on sort d’une pièce à une réhabilitation partielle ou totale d’un bâtiment. Pour une commune comme Poggio-Marinaccio, le maire a été très intéressé à l’idée de mettre en œuvre quelques mesures. Un prochain rendez-vous est prévu d’ailleurs au printemps 2024 pour préciser les attentes municipales. » Dernièrement, c’est à Linguizzetta que la CEP s’est rendue : « Nous avons souhaité travailler sur une commune plus importante en termes de population et comprenant davantage d’équipements ou d’édifices municipaux. Le patrimoine y est forcément plus diversifié qu’à Poggio-Marinaccio où il n’y avait que la mairie. A Linguizzetta, l’état des lieux porte sur des bâtiments comme la mairie, l’école, la salle des fêtes, le patrimoine religieux, l’éclairage public. Cette grande étude sera intéressante puisque nous allons essayer de mettre en place des fiches standardisées même si tous les bâtiments ne se ressemblent pas mais pour les écoles, par exemple, on sait qu’en général, elles sont encore situées dans de vieilles bâtisses qui peuvent nécessiter de lourds investissements. »

Le CEP veille aussi à déterminer et à définir avec les élus locaux les solutions de financement les plus appropriées à leurs démarches : « Dans la rénovation énergétique, il y a la rénovation globale mais aussi la rénovation par étapes qui n’est pas financée par les mêmes organismes. L’intérêt est aussi d’aller chercher les aides qui peuvent bénéficier de co-financement permettant ainsi aux communes d’atteindre 80% d’aides. »